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Wasim Salman : « L’islam en Europe dépend de l’autre côté de la Méditerranée »

Interview. Le mercredi 5 juin dernier, le PISAI a annoncé la nomination de Wasim Salman pour un mandat de trois ans à la tête de l’institution, partenaire historique de Pluriel. Il succède à Diego Sarrió Cucarella, ancien membre du comité de coordination de Pluriel, qui a contribué durant six ans de manière active à nos projets et au congrès à Abu Dhabi en février dernier.

Pluriel : Dans quel état d’esprit abordez-vous votre mandat de président du PISAI ?

Wasim Salman : Je suis très honoré de la confiance que l’Église catholique m’accorde dans cette mission au PISAI, un institut qui joue un rôle fondamental dans le dialogue islamo-chrétien. Les grandes figures qui ont mené les activités de l’institut depuis le père Maurice Borrmans jusqu’au père Diego Sarriò Cucarella me placent face à la responsabilité de poursuivre les travaux dans l’esprit des Pères blancs, mes maîtres en islamologie depuis les années de ma formation théologique à l’Université Saint-Esprit de Kaslik au Liban. C’est aussi le regard vers l’avenir dans la mesure où le dialogue avec l’islam en Europe et dans le monde arabe a des nouvelles exigences auxquels nous devons répondre. Je me rappelle cette phrase prononcée par le philosophe allemand Hans-Georg Gadamer qui affirmait à la fin de sa vie que l’avenir de l’humanité dépendait du dialogue interreligieux. Le dialogue étant la seule voie de la paix entre les religions et entre les nations. C’est l’amour pour nos frères musulmans qui marquera nos activités, d’autant que l’Église partage avec l’islam les mêmes soucis décrits et développés largement dans le Document sur la fraternité humaine, qui a fait l’objet du dernier congrès de Pluriel

Quels seront les défis et les projets de votre mandat ?

Le grand défi consiste dans l’enseignement de l’arabe comme base indispensable pour comprendre l’islam à partir des sources primaires. Malgré les tendances actuelles à étudier l’islam en tant que doctrine et histoire d’une manière générale, je crois que, sans la langue arabe, notre approche reste pauvre et notre connaissance de l’islam se limite à une seule facette ou à ce que les penseurs occidentaux nous en présentent. Au contraire, la recherche du PISAI veut offrir à l’étudiant des outils pour percer les mystères de cette grande religion dont la diffusion est impressionnante aujourd’hui.

Quant aux projets à venir, je dois d’abord porter à terme les projets déjà lancés par mon prédécesseur pour faire du PISAI un centre d’excellence et approfondir la recherche scientifique en accordant aux professeurs et aux chercheurs du temps et des moyens pour mener leurs travaux en toute liberté. 

Il importe aussi de s’ouvrir davantage au monde arabe en montrant la spécificité de la formation offerte par le PISAI quant au dialogue dont les nouvelles générations ont besoin dans cette phase délicate de l’histoire de la région. Ainsi, le PISAI permet de corriger les préjugés sur l’autre, d’avoir accès à une connaissance scientifique de l’islam et d’entreprendre les chemins du dialogue pour vivre ensemble comme citoyens de la même nation dans le respect des divergences religieuses. De nombreux chercheurs du siècle dernier avaient appris l’arabe à Damas ou à Beyrouth en gardant des souvenirs émus de ces pays merveilleux.

Après les insurrections des dernières années et la guerre, le Proche-Orient n’est plus une destination facile à visiter. Je pense qu’il faudrait avoir le courage de visiter les pays arabes et faire des expériences là où musulmans et chrétiens partagent les mêmes problèmes, d’autant plus que l’islam en Europe dépend de celui vécu de l’autre côté de la Méditerranée. Seule la stabilité politique nous permettra de trouver des partenaires pour des séjours linguistiques, pour connaître l’islam vécu loin des images données par les médias, et renforcer la collaboration avec d’autres institutions de recherche.

Enfin, j’aimerais souligner la vision pluraliste du PISAI, capable d’articuler différentes institutions politiques et religieuses en désaccord quant à la place de la religion dans la société contemporaine. Nous avons l’expérience pour organiser des échanges entre intellectuels, chercheurs, imams et prêtres, afin d’approfondir la compréhension réciproque et dépasser tous les malentendus dûs aux différences culturelles et linguistiques. Je suis convaincu que le PISAI peut contribuer effectivement à la formation des prêtres, des imams et de toutes les personnes qui aimeraient promouvoir l’harmonie et le dialogue interreligieux grâce à l’expérience acquise depuis un siècle et à sa position universitaire privilégiée.  

Parcours

Né à Damas, Wasim Salman est professeur de pensée arabo-islamique contemporaine à l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques (PISAI) depuis 2016. Syro-italien, il est docteur en théologie de l’Université Grégorienne (2009) et en philosophie arabe de l’Université de Tor Vergata (2016) et membre du comité de rédaction d’Islamochristiana.

En 2024, il participe au congrès de Pluriel à Abu Dhabi sur le thème « Impacts et perspectives du Document sur la fraternité » par une communication intitulée : « Dialogue, Plurality and Brotherhood in the Thought of Imam Al-Tayeb ». Il est également l’auteur de L’islam politique et les enjeux de l’interprétation. Naṣr Ḥāmid Abū Zayd (Mimésis, 2017) et Gadamer e I teologi (UUP, 2012).

Interview. On Wednesday, June 5, PISAI announced the appointment of Wasim Salman for a three-year term at the head of the institution, a historical partner of Pluriel. He succeeds Diego Sarrió Cucarella, former member of the Pluriel coordinating committee, who actively contributed to our projects and the congress in Abu Dhabi last February for six years.

Pluriel : In what state of mind are you approaching your mandate as president of PISAI?

Wasim Salman: I am very honored by the trust that the Catholic Church has placed in me for this mission at PISAI, an institute that plays a fundamental role in Islamic-Christian dialogue. The great figures who have led the institute’s activities, from Father Maurice Borrmans to Father Diego Sarriò Cucarella, place me before the responsibility of continuing the work in the spirit of the White Fathers, my masters in Islamology since the years of my theological training at the Holy Spirit University of Kaslik in Lebanon. It is also a look towards the future insofar as the dialogue with Islam in Europe and in the Arab world has new requirements to which we must respond. I remember this sentence pronounced by the German philosopher Hans-Georg Gadamer who affirmed at the end of his life that the future of humanity depended on interreligious dialogue. Dialogue is the only way to peace between religions and between nations. It is the love for our Muslim brothers that will mark our activities, especially since the Church shares with Islam the same concerns described and developed extensively in the Document on Human Fraternity, which was the subject of the last Pluriel congress.

What will be the challenges and projects of your term?

The great challenge consists in teaching Arabic as an indispensable basis for understanding Islam from primary sources. Despite current tendencies to study Islam as a doctrine and history in a general way, I believe that, without the Arabic language, our approach remains poor and our knowledge of Islam is limited to a single facet or to what Western thinkers present to us. On the contrary, PISAI’s research aims to offer the student tools to unravel the mysteries of this great religion whose spread is impressive today.

As for future projects, I must first complete the projects already launched by my predecessor to make PISAI a center of excellence and deepen scientific research by giving professors and researchers the time and means to carry out their work in complete freedom.

It is also important to open up more to the Arab world by showing the specificity of the training offered by PISAI regarding the dialogue that new generations need in this delicate phase of the region’s history. Thus, PISAI makes it possible to correct prejudices about the other, to have access to a scientific knowledge of Islam and to undertake the paths of dialogue to live together as citizens of the same nation while respecting religious differences. Many researchers of the last century had learned Arabic in Damascus or Beirut, keeping vivid memories of these wonderful countries.

After the insurrections of recent years and the war, the Middle East is no longer an easy destination to visit. I think it would take courage to visit Arab countries and have experiences where Muslims and Christians share the same problems, especially since Islam in Europe depends on that experienced on the other side of the Mediterranean. Only political stability will allow us to find partners for language stays, to learn about Islam as it is lived far from the images provided by the media, and to strengthen collaboration with other research institutions.

Finally, I would like to highlight PISAI’s pluralist vision, capable of articulating different political and religious institutions that disagree on the place of religion in contemporary society. We have the experience to organize exchanges between intellectuals, researchers, imams and priests, in order to deepen mutual understanding and overcome all misunderstandings due to cultural and linguistic differences. I am convinced that PISAI can effectively contribute to the training of priests, imams and all those who would like to promote harmony and interreligious dialogue thanks to the experience gained over a century and its privileged university position.

Biography

Born in Damascus, Wasim Salman has been a professor of contemporary Arab-Islamic thought at the Pontifical Institute for Arabic and Islamic Studies (PISAI) since 2016. Syrian-Italian, he holds a doctorate in theology from the Gregorian University (2009) and in Arabic philosophy from the University of Tor Vergata (2016) and is a member of the editorial board of Islamochristiana.

In 2024, he participates in the Pluriel congress in Abu Dhabi on the theme « Impacts and perspectives of the Document on Human Fraternity » with a paper entitled: « Dialogue, Plurality and Brotherhood in the Thought of Imam Al-Tayeb ». He is also the author of Political Islam and the Stakes of Interpretation. Naṣr Ḥāmid Abū Zayd (Mimesis, 2017) and Gadamer e I teologi (UUP, 2012).

مقابلة. في يوم الأربعاء الموافق 5 يونيو الماضي، أعلن معهد PISAI عن تعيين وسيم سلمان لمدة ثلاث سنوات على رأس المؤسسة، الشريك التاريخي لـمنصة الجامعة للبحث عن الإسلام. يخلف دييغو ساريو كوكاريلا، العضو السابق في لجنة تنسيق منصة الجامعة للبحث عن الإسلام، والذي ساهم بنشاط على مدى ستة أعوام في مشاريعنا وفي المؤتمر الذي عقد في أبو ظبي في فبراير الماضي.

منصة الجامعة للبحث عن الإسلام: ما هي حالتك المزاجية وأنت تتولى منصب رئيس معهد البابوي لدراسات العربية والإسلامية؟

وسيم سلمان: أنا ممتن جداً للثقة التي منحتني إياها الكنيسة الكاثوليكية في هذه المهمة في المعهد البابوي لدراسات العربية والإسلامية، وهو معهد يلعب دوراً أساسياً في الحوار الإسلامي المسيحي. وقد وضعتني الشخصيات البارزة التي قادت أنشطة المعهد منذ الأب موريس بورمانز حتى الأب دييغو ساريو كوكاريلا أمام مسؤولية مواصلة العمل وفق روح الآباء البيض، أساتذتي في الدراسات الإسلامية منذ سنوات تكويني اللاهوتي في جامعة الروح القدس في الكسليك بلبنان. وهذا أيضاً نظرة نحو المستقبل بقدر ما يواجه الحوار مع الإسلام في أوروبا والعالم العربي متطلبات جديدة يجب علينا الاستجابة لها. أتذكر هذه العبارة التي قالها الفيلسوف الألماني هانز جورج غادامر في نهاية حياته، والتي أكد فيها أن مستقبل البشرية يعتمد على الحوار بين الأديان. فالحوار هو السبيل الوحيد للسلام بين الأديان وبين الأمم. إنها المحبة لإخوتنا المسلمين التي ستميز أنشطتنا، خاصة وأن الكنيسة تتقاسم مع الإسلام نفس الهموم الموصوفة والمطورة بشكل موسع في وثيقة الأخوة الإنسانية، والتي كانت موضوع المؤتمر الأخير لـمنصة الجامعة للبحث عن الإسلام.

ما هي التحديات والمشاريع التي ستواجهها خلال فترة ولايتك؟

يكمن التحدي الكبير في تدريس اللغة العربية كأساس لا غنى عنه لفهم الإسلام من مصادره الأولية. وعلى الرغم من الاتجاهات الحالية لدراسة الإسلام كعقيدة وتاريخ بشكل عام، أعتقد أنه بدون اللغة العربية، يظل نهجنا فقيرًا ومعرفتنا بالإسلام تقتصر على جانب واحد فقط أو على ما يقدمه لنا المفكرون الغربيون. على العكس من ذلك، يهدف بحث منصة الجامعة للبحث عن الإسلام إلى تزويد الطالب بالأدوات اللازمة لاختراق أسرار هذا الدين العظيم الذي يثير الانتشار المذهل اليوم.

فيما يتعلق بالمشاريع المستقبلية، يجب علي أولاً إتمام المشاريع التي بدأها سلفي لجعل PISAI مركزاً للتميز وتعميق البحث العلمي من خلال منح الأساتذة والباحثين الوقت والوسائل لإجراء أعمالهم بكل حرية.

من المهم أيضًا أن ننفتح أكثر على العالم العربي من خلال إظهار خصوصية التكوين الذي يقدمه معهد PISAI فيما يتعلق بالحوار الذي تحتاجه الأجيال الجديدة في هذه المرحلة الحساسة من تاريخ المنطقة. وبالتالي، يسمح معهد PISAI بتصحيح الأفكار المسبقة عن الآخر، والوصول إلى معرفة علمية بالإسلام، وسلوك سبل الحوار للعيش معًا كمواطنين في نفس الدولة مع احترام الاختلافات الدينية. العديد من الباحثين في القرن الماضي تعلموا العربية في دمشق أو بيروت وحافظوا على ذكريات مؤثرة لهذه البلدان الرائعة.

بعد الانتفاضات في السنوات الأخيرة والحرب، لم يعد الشرق الأوسط وجهة سهلة للزيارة. أعتقد أنه يتطلب الشجاعة لزيارة الدول العربية وخوض تجارب حيث يتشارك المسلمون والمسيحيون نفس المشاكل، خاصة وأن الإسلام في أوروبا يعتمد على ما يُعاش على الجانب الآخر من البحر الأبيض المتوسط. فقط الاستقرار السياسي سيسمح لنا بإيجاد شركاء لإقامات لغوية، للتعرف على الإسلام المعاش بعيداً عن الصور التي تقدمها وسائل الإعلام، ولتعزيز التعاون مع مؤسسات بحثية أخرى.

أخيراً، أود أن أسلط الضوء على الرؤية التعددية لمعهد PISAI، القادر على ربط مختلف المؤسسات السياسية والدينية المتنازعة حول مكانة الدين في المجتمع المعاصر. لدينا الخبرة لتنظيم حوارات بين المفكرين والباحثين والأئمة والقساوسة، من أجل تعميق الفهم المتبادل وتجاوز كل سوء الفهم الناتج عن الاختلافات الثقافية واللغوية. أنا مقتنع أن معهد PISAI يمكنه المساهمة بفعالية في تدريب القساوسة والأئمة وجميع الأشخاص الذين يودون تعزيز الانسجام والحوار بين الأديان بفضل الخبرة المكتسبة منذ قرن وموقعه الجامعي المتميز.

سيرة ذاتية

ولد وسيم سلمان في دمشق، وهو أستاذ للفكر العربي الإسلامي المعاصر في المعهد البابوي للدراسات العربية والإسلامية (PISAI) منذ عام 2016. سوري-إيطالي، حاصل على درجة الدكتوراه في اللاهوت من الجامعة الغريغورية (2009) وفي الفلسفة العربية من جامعة تور فيرغاتا (2016) وعضو في هيئة تحرير مجلة Islamochristiana.

في عام 2024، شارك في مؤتمر منصة الجامعة للبحث عن الإسلام في أبو ظبي حول موضوع « تأثيرات وآفاق وثيقة الأخوة الإنسانية » من خلال مداخلة بعنوان: « الحوار والتعددية والأخوة في فكر الإمام الطيب ». وهو أيضًا مؤلف الإسلام السياسي وتحديات التفسير. نصر حامد أبو زيد (Mimésis، 2017) وGadamer e I teologi (UUP، 2012).

Intervista. Mercoledì 5 giugno scorso, il PISAI ha annunciato la nomina di Wasim Salman per un mandato di tre anni alla guida dell’istituzione, partner storico di Pluriel. Succede a Diego Sarrió Cucarella, ex membro del comitato di coordinamento di Pluriel, che ha contribuito attivamente per sei anni ai nostri progetti e al congresso di Abu Dhabi lo scorso febbraio.

Pluriel: In che stato d’animo affronta il suo mandato di presidente del PISAI?

Wasim Salman: Sono molto onorato della fiducia che la Chiesa cattolica mi accorda in questa missione al PISAI, un istituto che gioca un ruolo fondamentale nel dialogo islamo-cristiano. Le grandi figure che hanno condotto le attività dell’istituto dal padre Maurice Borrmans fino al padre Diego Sarriò Cucarella mi pongono di fronte alla responsabilità di proseguire i lavori nello spirito dei Padri Bianchi, i miei maestri in islamologia fin dagli anni della mia formazione teologica all’Università Saint-Esprit di Kaslik in Libano. È anche lo sguardo verso il futuro nella misura in cui il dialogo con l’Islam in Europa e nel mondo arabo ha delle nuove esigenze alle quali dobbiamo rispondere. Mi ricordo questa frase pronunciata dal filosofo tedesco Hans-Georg Gadamer che affermava alla fine della sua vita che il futuro dell’umanità dipendeva dal dialogo interreligioso. Il dialogo è l’unica via della pace tra le religioni e tra le nazioni. È l’amore per i nostri fratelli musulmani che segnerà le nostre attività, tanto più che la Chiesa condivide con l’Islam le stesse preoccupazioni descritte e sviluppate ampiamente nel Documento sulla fratellanza umana, che è stato oggetto dell’ultimo congresso di Pluriel.

Quali saranno le sfide e i progetti del Suo mandato?

La grande sfida consiste nell’insegnamento dell’arabo come base indispensabile per comprendere l’islam a partire dalle fonti primarie. Nonostante le tendenze attuali a studiare l’islam come dottrina e storia in modo generale, credo che, senza la lingua araba, il nostro approccio rimanga povero e la nostra conoscenza dell’islam si limiti a una sola sfaccettatura o a ciò che i pensatori occidentali ce ne presentano. Al contrario, la ricerca del PISAI vuole offrire allo studente gli strumenti per penetrare i misteri di questa grande religione la cui diffusione è impressionante oggi.

Riguardo ai progetti futuri, devo innanzitutto portare a termine i progetti già avviati dal mio predecessore per fare del PISAI un centro di eccellenza e approfondire la ricerca scientifica, concedendo ai professori e ai ricercatori il tempo e i mezzi per svolgere il loro lavoro in piena libertà.

È importante anche aprirsi di più al mondo arabo mostrando la specificità della formazione offerta dal PISAI per quanto riguarda il dialogo di cui le nuove generazioni hanno bisogno in questa delicata fase della storia della regione. In questo modo, il PISAI permette di correggere i pregiudizi sull’altro, di avere accesso a una conoscenza scientifica dell’Islam e di intraprendere i percorsi del dialogo per vivere insieme come cittadini della stessa nazione nel rispetto delle divergenze religiose. Molti ricercatori del secolo scorso avevano imparato l’arabo a Damasco o a Beirut, conservando ricordi commossi di questi meravigliosi paesi.

Dopo le insurrezioni degli ultimi anni e la guerra, il Medio Oriente non è più una destinazione facile da visitare. Penso che bisognerebbe avere il coraggio di visitare i paesi arabi e fare esperienze lì dove musulmani e cristiani condividono gli stessi problemi, tanto più che l’Islam in Europa dipende da quello vissuto dall’altra parte del Mediterraneo. Solo la stabilità politica ci permetterà di trovare partner per soggiorni linguistici, per conoscere l’Islam vissuto lontano dalle immagini date dai media, e rafforzare la collaborazione con altre istituzioni di ricerca.

Infine, vorrei sottolineare la visione pluralista del PISAI, capace di articolare diverse istituzioni politiche e religiose in disaccordo riguardo al posto della religione nella società contemporanea. Abbiamo l’esperienza per organizzare scambi tra intellettuali, ricercatori, imam e sacerdoti, al fine di approfondire la comprensione reciproca e superare tutti i malintesi dovuti alle differenze culturali e linguistiche. Sono convinto che il PISAI possa contribuire efficacemente alla formazione dei sacerdoti, degli imam e di tutte le persone che vorrebbero promuovere l’armonia e il dialogo interreligioso grazie all’esperienza acquisita da un secolo e alla sua posizione universitaria privilegiata.

Biografia

Nato a Damasco, Wasim Salman è professore di pensiero arabo-islamico contemporaneo presso il Pontificio Istituto di Studi Arabi e d’Islamistica (PISAI) dal 2016. Siro-italiano, è dottore in teologia dell’Università Gregoriana (2009) e in filosofia araba dell’Università di Tor Vergata (2016) e membro del comitato di redazione di Islamochristiana.

Nel 2024 partecipa al convegno di Pluriel ad Abu Dhabi sul tema « Impatti e prospettive del Documento sulla fratellanza » con una comunicazione intitolata: « Dialogo, pluralità e fratellanza nel pensiero dell’Imam Al-Tayeb ». È anche autore di L’islam politique et les enjeux de l’interprétation. Naṣr Ḥāmid Abū Zayd (Mimésis, 2017) e Gadamer e I teologi (UUP, 2012).

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