Justice / Call for papers
Islam et fraternité – Appel à contribution pour le 4è congrès de PLURIEL
Appel à contributions / Religion et santé
[Reporté] Symposium de la FIUC / Défis et opportunités du monde COVID-19
Les religions à l’épreuve de la liberté d’expression
Le Coran dans l’histoire. L’histoire du Coran. De la canonisation à la critique et à l’herméneutique sémantique
Théologies islamiques des catastrophes : entre science, religion et messianismes
Les prophètes itinérants
Appel à communications / Colloque « La formation des imams, aumôniers et islamologues en France en 2021 »
Appels à projets « Islam, religion et société »
Cedomir Nestorovic
Singapour est un pays multiculturel, multiethnique et multireligieux. La base de la stabilité politique dans le pays est l’harmonie et la fraternité entre toutes les religions. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale et bien avant la formation de l’État, une organisation voit le jour, ‘Inter Religious Organization’ (IRO) qui regroupe les plus grandes religions représentées sur l’île. C’est toutefois l’État qui prend le contrôle avec le Maintenance of Religious Harmony Bill de 1990. Cette loi prévoit notamment la nécessité pour les organisations religieuses de pratiquer la modération et la tolérance envers les Singapouriens d’une autre confession. Un élément important est de ne pas pratiquer le prosélytisme qui peut amener à des frictions, des surenchères et des conflits. La fraternité qui consiste à considérer tous les hommes comme des frères, quelle que soit l’origine sociale, culturelle, géographique ou religieuse, est assurée par la loi, mais des particularités subsistent. La première est la différence de traitement pour les musulmans qui disposent d’une loi spéciale, l’AMLA ‘Administration of Muslim Law Act’ qui régit l’organisation des musulmans de Singapour (MUIS), le tribunal islamique et le registre des mariages musulmans. C’est une lex specialis qui n’existe pas pour les autres religions. La fraternité a été testée lors du Covid lorsqu’il s’agissait de décider quoi faire des centaines de milliers de travailleurs étrangers en provenance du Bangladesh, de l’Inde, du Sri Lanka et du Pakistan qui ne pouvaient plus travailler et subvenir à leurs besoins. La décision a été prise de conserver leurs emplois et de leur verser un salaire même si ils ne travaillaient pas, contrairement à certains pays du Golfe qui n’ont pas montré la même fraternité, même vis-à-vis des coreligionnaires musulmans.
Cedomir Nestorovic est professeur de géopolitique et de business islamique à l’ESSEC Business School. Depuis 13 ans il est basé sur le campus de Singapour. Il est auteur de plusieurs ouvrages sur le marketing islamique. Son dernier ouvrage Geopolitics and Business vient d’être publié par Springer en décembre 2023. Il est directeur académique de l’ESSEC et Mannheim Executive MBA Asie Pacifique et co-directeur académique du MBA avec l’Arabian Gulf University où les participants viennent d’Arabie Saouduite, Koweït et Bahreïn. Il intervient également sur les campus de l’ESSEC de Cergy et de Rabat.
Née en 1987 à Sorengo en Suisse et de nationalité italo-suisse, Myriam Lucia Di Marco est coordinatrice des commissions d’intégration de la Faculté de Théologie de l’Université de Lugano, en Suisse italienne, depuis 2021. Elle occupe aussi le poste d’assistante scientifique auprès du professeur René Roux, recteur de la Faculté, et collabore au Corriere del Ticino sur les questions de politique israélienne.
Myriam Di Marco a soutenu un doctorat en philosophie à l’Université Pontificale du Latran à Rome sur le sujet « États et monothéismes », portant sur les modèles occidentaux et méditerranéens face à la multiculturalité. Elle a poursuivi un post-doctorat à l’Université de Haïfa, en Israël, où elle s’est penchée sur les aspects du fédéralisme suisse dans le contexte du conflit israélo-palestinien.
Elle a assuré de nombreux cours dans le domaine des sciences religieuses comme le séminaire « Judaïsme contemporain et droits de l’homme » (2012-2013, Faculté de Lugano), « Quel Islam ? » (2013-2014), « État laïc ou religieux ? Modèles politiques occidentaux et moyen-orientaux au défi du multiculturalisme social » (séminaire de philosophie politique, 2014-2015), le cours intensif « La religion civile entre l’Occident et le Moyen-Orient » (2016-2017), « Religion et Constitution. Le rôle des religions dans l’histoire constitutionnelle des pays méditerranéens » (séminaire de philosophie politique, 2021-2022).
Durant l’année 2022-2023, elle fait partie d’un groupe de recherche intitulé « Prévenir les discriminations et les persécutions. Modèles d’inclusion des minorités religieuses dans l’espace euro-méditerranéen » soutenu et financé par le ministère italien des Affaires étrangères.
Né en 1960 à Gelsenkirchen en Allemagne, Dirk Ansorge, occupe depuis 2012 la chaire de dogmatique et d’histoire des dogmes à la faculté de philosophie et de théologie de Sankt-Georgen à Francfort. Il dirige en parallèle l’Institut Cardinal Alois Grillmeier pour l’histoire du dogme, l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, et dirige le programme de bourses Albertus Magnus. Depuis janvier 2023, il préside l’Association des professeurs catholiques de théologie.
Sa carrière universitaire commence à l’Université de la Ruhr à Bochum, où il étudie la théologie et la philosophie catholiques. Il passe ensuite une année œcuménique à Jérusalem, soutenue par une bourse du DAAD, avant de se plonger dans l’étude de la théologie catholique à l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg.
La passion de Dirk Ansorge pour le dialogue entre la foi et la raison le conduit à la recherche doctorale. En 1993, il obtient son doctorat en théologie catholique avec une étude portant sur le théologien carolingien Johannes Scottus Eriugena. Ses travaux sont reconnus par le Prix Karl Rahner de l’Université d’Innsbruck.
Son parcours académique le conduit à des postes d’enseignement et de recherche à travers l’Allemagne et l’Europe, travaillant en particulier sur la christologie, l’ecclésiologie, la théologie de la création et des sacrements.
Diego Sarrió Cucarella
“A universal peace that all can enjoy in this life”, so ends the Document on Human Fraternity. Are these ten words an impossible utopia or an achievable reality? In the latter case, does the Document provide us with an accurate analysis of the current state of humanity and a realistic roadmap towards a better future? This lecture will offer some introductory remarks on several issues debated in connection with the Abu Dhabi declaration. These topics include, among others: the tension between full citizenship and minority rights; the relationship between freedom of conscience and freedom of religion, including the apparent absence of the former in the Document; the prospects for effective secular-religious partnerships in advancing social change; “inclusive citizenship” as a political framework for human fraternity; theological debates around religious pluralism; the role of theology in framing the juridical understanding of basic human freedoms; and different concepts of fraternity.
Né en Espagne, Diego Sarrió Cucarella est depuis 2018 président de l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie (PISAI, Rome) où il enseigne l’arabe, la théologie musulmane, le Coran et le tafsīr (exégèse). Il dispense également des cours d’études islamiques à l’Université pontificale du Latran. Il est directeur par intérim de la revue scientifique Islamochristiana, éditée par le PISAI.
Ses recherches et publications se concentrent sur l’histoire intellectuelle des relations islamo-chrétiennes et sur les regards théologiques légués par cette histoire aux chrétiens et musulmans d’aujourd’hui. Licencié en études arabes et islamologie du PISAI (licence canonique), il est docteur en études théologiques et religieuse de l’Université de Georgetown en soutenant la thèse « Le miroir de l’autre : les splendides réponses de Shihāb al-Dīn al-Qarāfī », érudit musulman égyptien du XIIIe siècle.
Membre de la Société des missionnaires d’Afrique, plus connue sous le nom de « Pères Blancs », Diego Sarrió Cucarella a vécu au Soudan, en Algérie, en Égypte et à Tunis où il a dirigé la Bibliothèque des sciences des religions et fait partie du Groupe de recherches islamo-chrétien. Il est aussi consulteur au Dicastère pour le dialogue interreligieux du Vatican.
Wael Saleh est chercheur principal à Trends Research & Advisory et professeur associé à l’Institut d’études internationales à Montréal (IEIM) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il est également chercheur associé à l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, de la même université.
Les intérêts de recherche de Wael Saleh portent sur l’histoire et la géopolitique des idées dans le monde arabe ; le Moyen-Orient contemporain ; l’islam politique ; enjeux épistémologiques et méthodologiques. En 2017, il a soutenu sa thèse en sciences politiques et études islamiques à l’Université de Montréal en 2017, dans laquelle il s’intéressait aux continuités, évolutions et ruptures dans la conception de l’État dans la pensée égyptienne moderne et contemporaine, au prisme du lien entre religieux et politique.
Née en 1962 en Autriche, Franziska Honsowitz-Friessnigg dirige le Département pour la coopération scientifique et le dialogue des cultures et des religions au ministère autrichien des Affaires étrangères, depuis 2022. Docteure en droit de l’université de Graz (Autriche, 1984), elle est recrutée au ministère des Affaires étrangères autrichien auprès des Nations Unies, en Europe du Sud et de l’Est. De 2014 à 2018, elle est ambassadrice d’Autrice en Algérie, avant d’être nommé ambassadrice auprès du Saint-Siège (2018-2022), également accréditée auprès de la République de Saint-Marin et de l’Ordre Souverain de Malte.
Franziska Honsowitz-Friessnigg
Le dialogue interreligieux et interculturel est un élément essentiel de la politique étrangère autrichienne. La contribution mettra l’accent sur quelques éléments clés.
Né à Lyon (France), Laurent Basanese est officiel du Dicastère pour le Dialogue Interreligieux du Saint-Siège et professeur à l’Université pontificale Grégorienne à Rome. Entré en 1997 chez les jésuites, il est titulaire d’un doctorat en études arabes et islamiques (Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie à Rome) et d’un doctorat en sciences des religions et systèmes de pensée (École pratique des hautes études, Paris). Il a fondé et dirigé à l’Université pontificale grégorienne le Centre d’études interreligieuses (2015-2021). Il a aussi relancé la série Interreligious and Intercultural Investigations qu’il a dirigée de 2018 à 2021. En février 2020, il avait été nommé consulteur de la Commission pour les rapports religieux avec les musulmans auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
Docteure en économie à l’Alma Mater Studiorum – Université de Bologne, Flavia Cortelezzi est maître de conférence en économie politique au département de droit, économie et culture de l’université Insubria de Côme (Italie) et directrice adjointe du centre de recherche « Religions, droits et économies dans l’espace méditerranéen » (REDESM) de la même université.
Ses recherches se concentrent notamment sur l’investissement sous incertitude, l’innovation et la structure du capital. En 2022, elle co-dirige avec Alessandro Ferrari un ouvrage intitulé Contemporary Issues in Islamic Law, Economics and Finance: A Multidisciplinary Approach (Routlege, 2022).
Jean-Jacques Pérennès
En se situant sur le registre de l’amitié, le pape François invite les catholiques à dépasser leurs peurs et à prendre le risque de l’amitié. Si ce parti-pris de bienveillance est de nature à redonner le goût de la rencontre, il reste aux deux traditions religieuses à réaliser un travail difficile : fonder théologiquement le pluralisme religieux, pour ne pas en rester à un accord minimal et assez pauvre sur un objectif partagé, la lutte contre l’athéisme et la sécularisation. « J’ai besoin de la vérité de l’autre », disait Pierre Claverie, qui avait, lui aussi, le goût et le don de l’amitié. Beaucoup reste à faire sur le terrain et par les théologiens, mais le Document d’Abu Dhabi ouvre peut-être une ère nouvelle de la relation islamo-chrétienne.
Dominique AVON
Dans un essai intitulé « الاتجاهات الوطنية في الأدب المعاصر » [« Tendances nationales de la littérature contemporaine »], paru en 1946 et plusieurs fois réédité par la suite, l’homme de lettres égyptien Muḥammad Muḥammad Ḥusayn (1912-1982), formé à l’Université du Caire, met en garde contre les tentatives attribuées à des chrétiens de différentes Églises, d’avoir voulu sinon unifier du moins rapprocher le christianisme et l’islam depuis la fin du xixe siècle. Les termes al-waḥda, al-tā’līf, al-ṭawfīq sont utilisés simultanément, les références aux faits sont mal assurées, et le propos traduit une inquiétude ou un malaise qui persiste jusqu’à la fin des années 2010, en dépit d’initiatives concrètes visant à instaurer les conditions d’un dialogue entre sunnites et catholiques en particulier.
Parmi les jalons qui ponctuent ce chemin heurté figurent l’accueil chaleureux réservé par le shaykh Aḥmad Ḥasan al-Bāqūrī (1907-1985) au cardinal Franz König (1905-2004), à al-Azhar, en mars 1965, les tensions qui suivent la visite d’une délégation du Vatican à al-Azhar en 1978, le silence qui accompagne la rencontre de prière pour la paix, à Assise, souhaitée par le pape Jean-Paul II (1920-2005) en 1986, l’espoir suscité par la création d’un comité de liaison avec les organisations islamiques internationales et al-Azhar au sein du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux en 2000, ou le nouveau climat de confiance accompagnant la réception en audience privée du shaykh Aḥmad al-Ṭayyib (n. 1946) par le pape François (n. 1936) en mai 2016.
Les gestes et paroles qui traduisent à la fois une volonté d’agir ensemble mais également des manifestations de défiance s’inscrivent dans un contexte géopolitique qui a singulièrement changé au cours de sept décennies. Ils sont à mettre en relation avec la désignation d’un tiers, tel « l’athéisme », susceptible de servir de repoussoir face aux croyants des « religions célestes ». Ils s’accompagnent d’interrogations sur la désignation des chrétiens : Faut-il continuer à les qualifier de kuffār ou de ḍālūn ? Dans l’affirmative, quelles peuvent être les conséquences juridiques dans un régime qui se réfère constitutionnellement à l’islam ? Dans la négative, comment envisager le salut pour eux et quelle place réserver à la da‘wā à leur égard ?
Originally from Lyon and an engineer by training, Father Basanese joined the Jesuits in 1997. He holds a doctorate in Arabic and Islamic studies (PISAI) and a doctorate in the sciences of religions and systems of thought (EPHE). Since 2011 he has been a professor at the Faculty of Missiology of the Pontifical Gregorian University in Rome, where he founded and directed the Centre for Interreligious Studies (2015-2021). He also re-launched the Interreligious and Intercultural Investigations Series which he directed between 2018 and 2021.
He was appointed in February 2020 as Consultor of the Commission for Religious Relations with Muslims to the Pontifical Council for Interreligious Dialogue, and since September 2021 he is an official of the same Dicastery.
Emmanuel PISANI
Après avoir reçu une formation en islamologie, le frère Christian de Chergé a été prieur du monastère de Thibirine en Algérie de 1984 à 1995. Ses intuitions théologiques n’ont jamais fait de se part l’objet d’une reprise systématique. Elles s’expriment dans un corpus disparate composé d’enseignements capitulaires, d’homélies, de conférences, de correspondances. Dans cette communication, nous nous proposons de montrer la pertinence d’une relecture de ses enseignements à partir du concept patristique de « sacrement du frère ». Nous montrerons que l’appréhension du frère comme sacrement rend compte qu’il est un signe sacerdotal, prophétique et royal.
Marie-Dominique MINASSIAN
« Qui sont mes frères ? Ceux-là qui font la volonté de mon Père » (musulman au sens strict). Ainsi, de part et d’autre, nous nous rejoignons par l’appel d’une FRATERNITÉ née d’une double filiation : celle de la volonté de Dieu et celle de la communauté de l’avenir que tous regardent comme leur mère ». Christian de Chergé, prieur de Notre-Dame de l’Atlas à Tibhirine a nourri très tôt une grande foi dans la fraternité universelle. Cette théologie de la fraternité, forgée dans un contexte violent, est une contribution inspirante à la réception du document d’Abu Dhabi, vitale dans ces temps si troublés.
Romain LOUGE
À partir du VIIIe siècle, les premiers écrits théologiques sont rédigés en arabe, soit dans les communautés chrétiennes ou dans les communautés musulmanes. Cette communication vise par l’études de ces primo-traités chrétiens et musulmans et leurs liens plus ou moins intrinsèques à montrer comment la fraternité, avant d’être une réalité sociale ou politique, a été, dans l’antiquité tardive, une réalité théologique. En présentant quelques textes arabes chrétiens et musulmans, s’esquisse dans un mode dialogal une certaine fraternité théologique, ou tout du moins rationnelle. Il s’agit alors de relire le document sur la Fraternité humaine à la lumière de ce qui s’est vécu aux prémices de la relation entre chrétiens et musulmans.
Benjamin LATOUCHE
Cette allocution présente les différents membres de la fédération Mission Ismérie qui vise à accompagner les musulmans convertis au christianisme, à témoigner de la Bonne Nouvelle et à former des chrétiens aux enjeux de l’islam, par le biais de grandes controverses. Cette fédération est devenue un acteur important dans le paysage ecclésial français. Elle impacte les relations islamo-chrétiennes. Notre contribution cherche à voir en quoi un dialogue intra-ecclésial, peut être fécond afin de comprendre les divergences de points de vue et d’envisager une altérité possible. Comment ce dialogue trace-t-il une piste pour que la Déclaration ne reste pas fermée à un public de convaincus ?
Sylvestre Olivier EVES
En Afrique, le dialogue interreligieux représente le socle de la stabilité et de la cohésion sociale dans nombre de pays, notamment dans le Sahel. L’intervention se propose d’analyser l’expérience vécue dans le contexte de l’Afrique Centrale, en s’appuyant sur 15 années d’effort dans le domaine pastoral et d’enseignant du dialogue interreligieux dans les grands séminaires au Cameroun, afin de présenter une réponse de l’effort de l’Afrique où le christianisme et l’islam peuvent développer leur potentiel pour faire avancer une notion de fraternité qui englobe toute la famille humaine.
Samir ARBACHE
La fraternité en Adam est conjuguée avec la fraternité dans la foi. La fraternisation des croyants entre eux est fondée sur des références coraniques comme : « Lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui a réconcilié vos cœurs. Puis par son bienfait vous êtes devenus frères » (3, 103). Dans leur prière quotidienne, les chrétiens s’adressent à Dieu en osant l’appeler « Notre Père » (Matthieu 6, 9-13). S’impose donc le besoin d’un travail d’exégèse des textes en vue de clarifier les compréhensions, ouvrant la voie à un échange théologique.
Yanuardi SYUKUR
INSISTS, an Indonesian Muslim intellectual community, promotes the Islamic worldview, which encompasses Islam as both a religion and civilization. They emphasize the teachings of Syed Muhammad Naquib Al Attas and ISTAC in Malaysia. INSISTS has organized seminars, publications, and regeneration efforts to cultivate Muslims aligned with this worldview. Their intellectuals, such as Adian Husaini, Hamid Fahmy Zarkasyi, and Syamsuddin Arif, have written extensively on Islamic thought, Western civilization, and the relationship between Islam and Christianity today. While critical of the West, INSISTS remains open to new concepts, including initiatives for a respectful society. This paper examines how the INSISTS intellectual community, from an Islamic worldview, interprets the document on human brotherhood declared by Pope Francis and the Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb in 2019. It explores their perspective and engagement with the concept of human fraternity in light of their critical yet respectful approach to Western discourses.
Edouard SONSARE
In this paper, two cases of social coexistence between Muslims and Christians within the family context in Cameroon are explored. The first case examines Muslim converts with predominantly Christian family members, while the second case focuses on individuals born into Muslim families with mostly Christian extended family members. Despite initial conflicts arising from religious differences, both cases demonstrate the ability to find common ground and maintain peaceful coexistence. The study emphasizes the importance of family, ethnic, and religious brotherhoods that coexist harmoniously, promoting religious tolerance and conviviality. Qualitative research is employed to gather narratives on past and present religious experiences, shedding light on the role of family religious plurality in fostering peace and tolerance in contemporary Cameroon. This work highlights the daily reality of religious tolerance practiced by Muslims and Christians within Cameroonian families, contributing to a deeper understanding of interfaith relationships in the country.
Wassim SALMAN
يتميز الإمام أحمد الطيب بموقع بارز على الساحة العالمية، وذلك بفضل وثيقة « الأخوة الإنسانية من أجل السلام العالمي والتعايش ». وأكد البابا فرنسيس مؤخرًا على الروابط العميقة للصداقة التي تجمعه به في رسالته « فراتيلي توتي عن الأخوة والصداقة الاجتماعية ». كان لي الفرصة لمقابلة الإمام أحمد الطيب في أبو ظبي، وهو من شجعني على كتابة هذه الرسالة لتذكير العالم بأن الله خلق جميع البشر متساوين في الحقوق والواجبات والكرامة ودعاهم للعيش كأخوة. يركز بحثنا على فهم مفهوم الأخوة في فكر الإمام الطيب، من خلال استكشاف النقاط التالية:
تجديد الفكر الديني ومؤسساته: يدافع الإمام الطيب عن التجديد الذي يحافظ على الأسس والقيم الأساسية، ويتبنى منهجًا معقولًا للنقل والتفسير. يعارض أيضًا أولئك الذين يسعون لتدمير التقاليد المسلمة الأولى بتراثها وجذورها. لا يمكن أن يكون هناك حوار وانفتاح حقيقي مع الآخرين دون تجديد فهمنا من خلال تفسير جديد للتراث.
الحرية الدينية ومكافحة التعصب: لا يمكن أن تكون هناك أخوة من دون حرية، ولذلك يرفض الإمام الطيب التفكير التكفيري والجهادي الذي يمثل تأويلًا خاطئًا للنصوص الدينية. يدين ذلك في كتابه « مفهوم الجهاد في الإسلام ». وقد وضع أيضًا ميثاق الأخوة الإنسانية في عام 2020، الذي يعتبر تمديدً
Hélène REY
This paper challenges traditional approaches to ethnoreligious diversity in the Middle East, arguing that the focus on « protecting minority rights » is inadequate. It demonstrates how such approaches maintain the status quo and exclude marginalized communities. Drawing on Saba Mahmood’s critique of state neutrality and Kwame Anthony Appiah’s concept of cosmopolitanism, it combines the lived experiences of ethnoreligious communities with insights from feminist, disability, and queer studies. These fields, often overlooked in discussions of minority rights in the region, offer valuable perspectives on marginalization and alternative paths forward. The paper advocates for an interdisciplinary approach that values diversity, promotes shared belonging, and rejects assimilation. It emphasizes the need to challenge structures that perpetuate marginalization and recognizes the rights and agency of all individuals and groups within society, drawing from research on constitutional law and minority rights, as well as field experience in Egypt, Syria, and Iraq.
Abdel Aziz RAJIL
الدين يسعى إلى بناء أمة عالمية كونية تتشارك رؤية ومصير مشترك، ويسعى لتحقيق أخلاق مشتركة وظهور أخلاق عالمية جديدة من خلال التفاعل بين الأديان. الأخوة الإنسانية هي أساس هذا البناء، وقد تجسدت في القصص القرآنية التي تتناول أنواعًا مختلفة من الأخوة. تشمل ذلك الأخوة الدموية والنسبية، وتعد قصة الأخوين هابيل وقابيل أحد هذه الأمثلة، حيث قدما قرابين لله وقبل الله قربان أحدهما ورفض الآخر، فارتكب قابيل جريمة قتل وندم على فعلته. القرآن يسجل أيضًا نموذجًا للأخوة بين نبيين مثل موسى وهارون، ويوضح كيفية تعاملهما مع الاختلاف والتحديات. هذه الأمثلة تستحق تحليلًا وفهمًا لما تحمله من قيمة للعلاقات الإنسانية بين الأديان. الدراسة تهدف إلى تعزيز التواصل والتفاهم بين المسلمين والمسيحيين وغيرهم، استنادًا إلى « وثيقة الأخوة الإنسانية » وتوسيع المساحة المشتركة بين أتباع الديانات
Livia PASSALACQUA
Le prieur de Tibhirine, Fr. Christian de Chergé, a commencé son parcours dans le dialogue interreligieux en Algérie dans les années 1960. Le meurtre de son ami musulman, Mohammad, a renforcé sa vocation monastique. Les moines de Tibhirine ont développé des liens étroits avec la communauté musulmane locale, basés sur leur engagement envers Dieu, leur entraide et leur hospitalité. En 1979, Fr. Christian et Claude Rault ont fondé le groupe « Ribâṭ es-Salâm », qui réunit des chrétiens et des musulmans autour d’une vie spirituelle commune. Le groupe publie un bulletin mettant en avant des thèmes tels que le dialogue interreligieux, l’amitié et la théologie de la différence. Cette étude examine les bulletins de 1979 à 2018 pour présenter le thème de la fraternité selon la vision de Christian de Chergé et comment les membres ont développé une fraternité inclusive pour toute l’humanité.
Stefano LUCA
This paper explores rethinking Christian and Muslim theologies of religions and mission in light of the joint declaration on Human Fraternity. It suggests that embracing and preserving differences could be God’s mission for humanity. A Catholic « theology of difference » is presented, emphasizing fraternity through understanding and valuing diversity. The paper promotes living fraternity within difference, moving from uniformity to embracing diverse languages and traditions. It highlights the importance of meeting, dialogue, and love in the Catholic approach. The goal is to build renewed relationships and a shared future, aligning with Pope Francis’s vision.
Khalid Mubarak Al-Madhani
تتناول الورقة البحثية تطبيقات « وثيقة الأخوة الإنسانية » التي تم توقيعها في عاصمة دولة الإمارات في عام 2019، وحضور ممثلين من الديانتين الإسلامية والمسيحية لتأكيد أهمية الرابط الإنساني بين الأديان المختلفة لتحقيق مستقبل أفضل. يسلط البحث الضوء على جهود دولة الإمارات العربية المتحدة في تنفيذ « وثيقة الأخوة الإنسانية » وتطبيقها عمليًا من خلال إصدار سياسات وتشريعات تعزز مفهوم الأخوة الإنسانية والتعايش السلمي، وترفض أي تمييز قائم على العقيدة أو الدين.
تعتنق دولة الإمارات منهج التسامح واحترام الآخر وصون الحقوق الدينية للأفراد منذ تأسيسها في عام 1971، وهو ما يتجلى في دستور الدولة والتشريعات اللاحقة التي تنظم شؤون غير المسلمين وتحمي حقوق الإنسان في العيش على أرض الإمارات وفقًا لمعتقداتهم الدينية.
تتناول الورقة البحثية تجربة دولة الإمارات العربية المتحدة في صياغة وتنفيذ التشريعات التي تحمي حقوق الأفراد غير المسلمين الذين يعيشون على أرض الدولة، بهدف تحقيق الاستقرار والأمن الروحي وتعزيز التوافق بين المؤمنين بالله ولقائه وحسابه، في إطار نموذج عالمي يعزز الحكمة والعدالة لصالح الإنسان.
في 4 فبراير 2019، شكّلت مدينة أبو ظبي نقطة تحول جريئة في تاريخ الأخوة الإنسانية التي عانت من الصراعات والاختلافات والمصالح الاقتصادية والسياسية.
Ibrahim GEMEAH
Religion and inter-faith dialogues are often overlooked in the study of international relations, despite their significance in shaping global affairs. Recent scholarly efforts have focused on non-state actors and social movements, neglecting the role of state institutions in utilizing religion for peacemaking. The meeting between Sheikh Ahmad al-Tayyeb and Pope Francis in Abu Dhabi in 2019, resulting in the signing of The Document on Human Fraternity, provides an opportunity to explore how religions and their official institutions can contribute to global peacemaking. This paper examines the use of religion by secular governments and religious institutions to promote peace and diffuse interfaith tensions, using the case of the Central African Republic. It highlights the positive role of al-Azhar in utilizing Islam and interreligious dialogue to combat extremism and prevent civil war.
Rita FARAJ
شكّل المجمع الفاتيكاني الثاني تحولاً جذرياً في موقف الكنيسة الكاثوليكية تجاه المسلمين، حيث تم الاعتراف بهم بشكل رسمي لأول مرة في تاريخ المسيحية. ترك لويس ماسينيون، المستشرق الفرنسي، أثراً فكرياً على موقف الفاتيكان من المسلمين، وتأثيره انتقل إلى تلميذه يواكيم مبارك. شارك مبارك في تشكيل لجنة فرعية حول الإسلام بتوجيه من الفاتيكان، وكانت له تعليقات وتعقيبات على وثائق المجمع الفاتيكاني الثاني. كان مهتماً بأصالة الإسلام الإبراهيمية ودعا إلى الاعتراف الكامل بمكانة الإسلام في العالم الديني المكشوف. تسلط الورقة البحثية الضوء على تعليقات مبارك وتناقش النقاشات اللاهوتية التي أثارها، مع التركيز على الأصالة الإبراهيمية للإسلام. تأتي هذه الورقة البحثية في سياق تعزيز العلاقات بين المسلمين والفاتيكان، وتعكس تطورات العلاقة بين الطرفين بعد توقيع « وثيقة الأخوة الإنسانية » في عام 2019، وتعزز الأرومة الإبراهيمية الجامعة للأديان التوحيدية الثلاثة..
Abdassamad EL-YAZIDI
يهدف هذا البحث إلى استكشاف مفهوم الأخوة ومدى تأثيره على الحرية الدينية في سياق المجتمع المتعدد الأديان في ألمانيا. يتناول البحث الأبعاد الفكرية والقانونية والاجتماعية لهذه المسألة. يتساءل البحث عن إمكانية تقديم الدول المتعددة الأديان نموذجًا يحقق المرونة التي تنص عليها وثيقة الأخوة الإنسانية، وما هي القيود التي تفرضها الدولة للحفاظ على هويتها الدينية والسياسية. يتناول البحث أيضًا التحديات الاجتماعية وانتشار خطابات الكراهية والتمييز ضد المسلمين في ألمانيا. يقدم البحث نظرة عامة على التدخلات والأحداث المرتبطة بوثيقة الأخوة الإنسانية وتأثيرها في المجتمع الألماني. وفي النهاية، يلخص البحث الوضع الحالي لمفهوم الأخوة في العلاقات بين المسلمين والمسيحيين والتواصل مع النظام القائم في الدولة
Antonio CUCINIELLO
Italy’s school system has been impacted by the growing migration phenomenon, necessitating intercultural education to promote innovative pedagogical approaches and prevent radicalization. In the 2020/2021 academic year, 865,388 students with non-Italian citizenship, comprising 10.3% of the total school population, were enrolled, with a majority being « second generations. » However, textbooks often exhibit a Eurocentric and stereotypical view of Islam and Muslims, failing to provide a balanced understanding. This paper examines the portrayal of Muslims and Islam in modern Italian textbooks, considering the call in the Document on Human Fraternity to incorporate its teachings into educational institutions. Religious illiteracy is also addressed, emphasizing the need to educate future generations to uphold the rights of the oppressed and promote peace.
Antoine COURBAN
Les échanges interreligieux et interculturels dans notre monde globalisé reflètent l’empathie humaine et la diversité. Cependant, ces échanges restent souvent limités aux groupes plutôt qu’à l’individu. Le dialogue est essentiel pour comprendre et apprécier nos différences tout en reconnaissant notre appartenance commune à la famille humaine. La Déclaration d’Al-Azhar sur la citoyenneté et le vivre-ensemble ouvre la voie à une compréhension de la patrie comme unité et universalité. La Fraternité du Document d’Abu-Dhabi ne vise pas à une dilution dans un ordre mondial impersonnel, mais à mettre en pratique la recommandation d’Al-Azhar dans nos propres patries, en cultivant des liens de fraternité et de philia.
Assia CHEKIREB
يتناول هذا المقال تحليلًا فكريًا لمشروع « الأخوة الإنسانية »، مقدمًا إجابة على هذه المسألة. تتقاطع عبارة البابا فرنسيس « لا يوجد بديل: إما أن نبني المستقبل معًا أو لن يكون هناك مستقبل » مع مقولات اللاهوتي هانس كينج، حيث يتوقعان مستقبل العالم على أساس الحوار والسلام بين الأديان. يتقاطع مشروع « الأخوة الإنسانية » مع مقولات هانس كينج في التركيز على الأخوة الفطرية بين جميع البشر والتركيز على القيم الإنسانية المشتركة. يدعو هانس كينج إلى وضع الإنسان كهدف نهائي وتعزيز الأخوة الإنسانية كهدف. يتكامل مشروع « الأخلاق العالمية » لهانس كينج مع وثيقة « الأخوة الإنسانية » في الاهتمام بالقيم المشتركة وتعزيز التعايش السلمي بين الأديان. يتم تقديم تساؤل حول مدى تقاطع وثيقة « الأخوة الإنسانية » مع مشروع هانس كينج وقدرته على تحقيق التوجهات المتعلقة بالأخلاق والسلام العالمي
AL-AFRI Abdallah Hamid
في هذه الورقة، نحاول تنشيط الحوار حول المعرفة الإسلامية المغيبة في ظل العالم المضطرب والصراعات العنيفة التي تعيشها البشرية. نقوم بتحليل المصطلحات وإعادة النظر في النصوص التراثية لتوضيح الحقائق المخفية. هناك علماء معاصرين يعارضون استخدام مصطلح « الأخ » لغير المسلمين، لكن هذا يتعارض مع رأي كثير من علماء الماضي والحاضر. يؤكد النصوص الشرعية وجود الأخوة الإنسانية في الإسلام ولها حقوق وواجبات. من خلال البحث في الكتب التراثية، يمكننا الوصول إلى ثروة علمية هائلة تدعم فكرة إطلاق مفهوم الأخوة على غير المسلمين. وعليه، نتساءل هل الأخوة في الإسلام هي الأخوة الإيمانية فقط؟ هل أهمل الإسلام الأخوة الإنسانية بكل ما تشتمله من أنواع الأخوة؟ هل جاء في النصوص الشرعية ما يفيد باعتبار أنواع الأُخوات؟ هل جاء في نصوص الأئمة والعلماء السابقين ما فيه اعتبار للأخوة الإنسانية؟ سنجيب على هذه الأسئلة وغيرها في هذه الورقة بإجابات غير مطروقة في تاريخ التأليف الإسلامي.
Patrice BRODEUR
This presentation explores the establishment of a new official Catholic-Muslim dialogue initiative in Canada following the Abu Dhabi Declaration for the Living Together of Christians and Muslims. Led by the Canadian Conference of Catholic Bishops and the Canadian Council of Imams, the initiative involves representatives, religious leaders, and experts who have developed six documents for an upcoming website. The aim is to promote grassroots dialogue between local Catholic and Muslim communities across Canada. The initiative addresses the backdrop of media coverage of extremist behaviors and increasing Islamophobia in Canada, including the Quebec mosque shooting in 2017 and the adoption of Bill 21 by the Quebec government in 2019. The presentation analyzes this geopolitical context using postcolonial and systemic racism theories.
Youssef BOUTAHAR
Recent global developments, including the Arab Spring, authoritarianism, and religious extremism, have sparked discussions on promoting peace, human fraternity, tolerance, and the protection of legal rights. This paper aims to redefine the concept of « equal citizenship » in light of the Marrakech and Abu Dhabi declarations and the Pope’s visits to Muslim countries. These declarations reject the classification of religious minorities as a self-evident and paradigmatic « other. » However, the marginalization and coercive social control against such groups undermine the implementation of these declarations. The paper also explores how underrepresented religious groups seek to shape new performances of citizenship outside normative models, constructing new political subjectivities and civic identities oriented toward social justice.
Alessandro FERRARI
Malgré les droits de l’homme, la notion de « minorité religieuse » reste un obstacle à la pleine citoyenneté et au pluralisme. Les droits humains eux-mêmes peuvent parfois limiter la liberté religieuse. Les communautés religieuses continuent d’exister, tant en nombre réduit face aux majorités religieuses qu’en tant que minorités face à une interprétation sécularisée des droits fondamentaux. Le Document sur la Fraternité Humaine aborde ces questions en soulignant le risque discriminatoire du terme « minorités » et en promouvant la pleine citoyenneté et les droits humains communs. Cette intervention évaluera les conséquences du document d’Abu Dhabi sur les communautés religieuses catholiques et musulmanes dans la région méditerranéenne, en mettant en évidence leurs responsabilités théologiques et politiques. La question des « minorités religieuses » sera clairement abordée.
Raja SAKRANI
Cinq ans après la naissance du Document sur la fraternité humaine, des interrogations persistent. La fraternité dans la diversité et la coexistence dans la tolérance sont-elles réalisables dans un contexte marqué par les conflits ethniques et les replis religieux ? Une fraternité qui transcende les communautés religieuses est-elle un mythe ou une idéologie ? Cette contribution cherche à élucider ces questions. Les termes théologiques utilisés dans le document ont des connotations spécifiques aux religions monothéistes. Comment surmonter les résistances des autorités religieuses ? Comprendre les impacts socio-normatifs du document dans le monde arabo-islamique est essentiel pour évaluer les chances de réalisation de la fraternité humaine. Une analyse rigoureuse des cultures normatives islamiques et du vivre ensemble est nécessaire. Mes recherches et expériences antérieures m’ont permis de développer des outils analytiques pour relever les défis du Document sur la fraternité humaine.
Zohra Aziadé ZEMIRLI
Le grand imam Al-Tayeb a rejeté l’utilisation discriminatoire du terme « minorités » et a souligné l’importance de la citoyenneté égalitaire. Certains considèrent cela comme un moyen de surmonter les discriminations entre citoyens, tandis que d’autres pensent que les minorités religieuses ont besoin d’une reconnaissance et d’une protection juridiques. Nous examinerons si les non-musulmans dans les pays arabes souhaitent être traités comme des minorités religieuses, en nous concentrant sur les lois familiales égyptiennes et libanaises qui régissent les ressortissants non musulmans. Nous étudierons si le principe de la personnalité des lois entrave la pleine citoyenneté et s’il y a des revendications pour son abolition ou au contraire, une volonté de le maintenir pour préserver une identité religieuse minoritaire. Notre contribution se basera sur nos recherches et entretiens dans le cadre de notre post-doctorat.
Benedetta PANCHETTI
Tommaso VIRGILI
The Document on Human Fraternity emphasizes freedom of belief and full citizenship based on equality, rejecting discrimination against minorities. This paper explores these principles in the context of freedom of conscience, particularly in Muslim countries where religious minorities and non-believers face persecution. The focus is on Tunisia and Lebanon, where secular and religious aspects interact within the legal system. Apostasy/blasphemy and interreligious marriage are examined to highlight the tensions between religious norms and freedom of conscience, resulting in legal contradictions. The study employs a multi-method approach, analyzing legal provisions and case law while considering the social context through media sources and interviews. International standards recognize the right to change one’s religion, but the reality in some Muslim countries differs due to restrictive laws and societal pressures.
Nada AMIN
Selon la déclaration d’Abou Dhabi, la liberté est un droit pour tous, et le pluralisme religieux et culturel est une volonté divine. Cette communication se concentrera sur le statut des femmes chrétiennes dans les communautés musulmanes arabes. Malgré les aspirations à la fraternité, les femmes, qu’elles soient musulmanes ou chrétiennes, sont souvent victimes d’inégalités résultant de manipulations politiques et sociales de la religion. Certains aspects juridiques inspirés de l’islam, tels que les règles successorales, peuvent s’appliquer de manière discriminatoire aux femmes chrétiennes. Cette communication cherche à déterminer comment les gouvernements et les organisations peuvent mettre en place des mesures politiques et juridiques pour protéger les femmes chrétiennes contre la discrimination basée sur le genre et la religion.
Abdessamad BELHAJ
Cette présentation examine la fraternité humaine comme fondement de la loyauté envers les non-musulmans, à travers les perspectives éthiques de trois leaders musulmans en France (T. Oubrou, A. Bidar et M. Zenati). Leurs écrits et discours reflètent les sensibilités réformistes musulmanes dans l’espace francophone européen, abordant les enjeux éthiques et sociétaux de la construction d’une communauté de destin entre musulmans et non-musulmans. Ces discours s’opposent aux conceptions communautaristes et collectivisées promues par des interprétations religieuses traditionnalistes, notamment l’idée d’alliance et de désaveu envers les non-musulmans. L’objectif principal est de comprendre comment ces leaders intègrent la loyauté envers les non-musulmans dans l’identité des citoyens musulmans en France, tout en résolvant les tensions entre loyautés communautaires, fraternité humaine et individualisme.
Flavia CORTELEZZI
The Document on Human Fraternity promotes interreligious dialogue, emphasizing women’s rights, child protection, and political freedom. However, the MENA region faces economic challenges, limited integration, climate change, terrorism, and migration issues. Sustainable development, human rights, and peace are common global ambitions. Can religious authorities play a role in achieving these goals? The EU implements policies through instruments like the Neighbourhood, Development, and International Cooperation Instrument, supporting political initiatives in the ENP, and the Union for the Mediterranean (UfM), focusing on regional cooperation, dialogue, and projects for stability, human development, and integration. Cooperation, peace, and respect for human rights are foundational principles in the EU’s relationship with its Mediterranean neighbors.
Antonio ANGELUCCI
The Ukraine war reveals non-military strategies like geopolitical tactics such as grain and gas wars, risking fragile economic and ecological balances. Extreme poverty could undermine the achievement of the UN’s Sustainable Development Goals by 2030. The Document on Human Fraternity emphasizes the need for collaboration with religious actors to promote sustainable development, poverty eradication, and peace. This contribution analyzes four key points: cooperation between Abrahamic religions and UN agencies for Agenda 2030 goals, their geopolitical implications, implementation and increased engagement of religious agencies, perspectives on human rights and environment, and the theme of Fraternity and Corporate Citizenship exploring interactions among religions, banks, and the World Bank.
Stephen SCALET
In the 21st century, scarce resources, cultural/religious hatred, and climate change drive conflict. This paper explores whether interfaith dialogue can reduce global competition for political and economic hegemony. In the Middle East, interfaith dialogue has moved beyond civil society to become a policy matter, exemplified by the Abraham Accords fostering cultural exchanges, cross-border projects, and collaborations. However, the Israeli-Palestinian conflict remains unresolved. The research examines geopolitical impacts since the Accords, highlighting areas where interfaith dialogue can normalize religious discourse. The Middle East is also reevaluating its alliances, expanding economic cooperation beyond traditional U.S. and European ties to include China and others. This section investigates how greater economic and cultural connections create space for interfaith dialogue within a globally connected cooperation framework. Lastly, the paper assesses Egypt and the UAE as global convenors for climate action, exploring the role of religious communities in fostering global climate cooperation. Specific interfaith initiatives and processes that universalize climate efforts among states will be identified.
وثيقة الأخوة الإنسانية تعكس مقاربة الإمارات في تعزيز التعاون والتعايش بين البشرية، وترتبط برؤية الدولة للمستقبل التنموي. تحث الوثيقة على المصالحة والتآخي بين جميع المؤمنين بالأديان وتعزز قيم التعارف والتعاون والتعايش. توقعات الورقة تستكشف ما إذا كان حوار الأديان يمكن أن يقلل من المنافسة العالمية للهيمنة السياسية والاقتصادية. تركز البحث على تجربة الشرق الأوسط، حيث يرصد تأثير وثيقة الإخوة الإنسانية في تطبيقها عبر اتفاقيات السلام الإبراهيمية ومبادرات أخرى. كما يدرس البحث الارتباط بين التعاون الاقتصادي والثقافي والفرصة المتاحة لتعزيز حوار الأديان ضمن إطار تعاون عالمي. أيضًا، يتناول البحث دور مصر والإمارات كمستضيفين لمؤتمرات تغير المناخ ودور المجتمعات الدينية في بناء تعاون عالمي لمواجهة التحديات المناخية. تهدف الورقة إلى تحليل النموذج الإماراتي في التآخي والتسامح وتقييمه بشكل علمي
Dirk ANSORGE
The Abu Dhabi document highlights the importance of safeguarding places of worship. This paper examines the justifications through secular law and religious traditions. The sacredness of these spaces varies across religions and denominations, posing challenges when imposing legal guidelines. The study explores the different views on the status of worship places in Judaism, Christianity, and Islam, probing the meaning of « places of worship » and their symbolic impact. It compares religious norms with international laws to protect these sites. The paper raises questions about legal frameworks that ensure vibrant religious practice while preventing political exploitation. How can we foster peaceful coexistence among believers from diverse religious backgrounds in shared spaces of devotion?
Myriam DI MARCO
The Document on Human Fraternity, » signed by Pope Francis and Sheikh Ahmad al-Tayyib, anticipates the spirit of reconciliation reflected in the subsequent Abraham Accords. Both initiatives emphasize the need to build a shared future. Religion plays a significant role in the Middle East, legitimizing political behavior and influencing social life. Religion’s increasing presence in the public space contributes to peace-building and fosters pluralism. Judaism, for instance, contributes to Israel’s constitutional and political context, promoting coexistence among diverse ethnic groups. The concept of peace resonates in the speeches of Israel’s President, urging other Arab states to follow the path of stabilization. The call for tolerance and peaceful coexistence expands from religious and moral responsibility to geopolitics. These efforts aim to spread a culture of tolerance with the support of religion.
تحليلٌ مُقارَن لـ « وثيقة الأخوَّة الإنسانية » من خلال مقارَبات العلاقات الدولية وحل النزاعات يُظهِر تميُّزها عن التحليلات السابقة التي لم تأخذ في الاعتبار دور الدين في الشؤون الدولية. تشتمل الوثيقة على مبادئ متميزة، مثل الأخوَّة والتسامح والدافع الإيماني، وتسعى إلى حل النزاعات وتحقيق العدالة والتربية. تُشير هذه الوثيقة إلى قدرة البُعد الروحي على تصحيح الأفعال السياسية وتحقيق الوساطة وإدارة الأزمات. يُشدد على دور الفواعل ذات البعد الإيماني في وقف العنف والنزاعات. يُمكن مقارَنة هذه الوثيقة بالمواثيق الدولية، مثل الإعلان العالمي لحقوق الإنسان، حيث تؤكد على أهمية القيم الدينية والأخلاقية في تحديد السياسات العالمية. تدعو إلى إعادة النظر في الفلسفة التي تقوم عليها المؤسسات الدولية، بحيث تأخذ بالاعتبار الجوانب الدينية والروحانية في فهم مشاكل الإنسان المعاصر
Ali MOSTFA
Le Document sur la fraternité humaine souligne l’urgence de lutter contre les violences religieuses. La fraternité est présentée comme un moyen d’action transcendant les croyances, mais son principe peut être controversé, car il peut favoriser le repli sur sa propre famille. Le document propose un paradigme religieux de « réenchantement » du monde basé sur la fraternité. Cependant, certaines interprétations religieuses restreignent la fraternité aux membres d’une même confession. Cela soulève des questions sur l’islam et son rapport à la tradition. En examinant les réaménagements du rapport à la tradition islamique, cette proposition se réfère aux ouvrages d’Al Jabri, Sabila et Laroui. Il interroge la vision totalisante de l’islam et la nécessité d’une réforme.
وائل صالح
تدين « وثيقة الإخوة الإنسانية » التلاعب السياسي بالدين وتسعى لتفكيك أفكار الجماعات المتطرفة ودعم التدين المتوافق مع التعايش المشترك والسلام. يتم تحقيق ذلك من خلال جهود المفكرين والمؤسسات في العالم العربي. تساهم مبادرات مثل « وثيقة مكة المكرمة » ووثائق الأزهر المتعددة في تقوية وضع « وثيقة الأخوة الإنسانية ». المفكرين مثل عبد الجواد ياسين وسعد الدين الهلالي وفتحي المسكيني يقدمون تحليلات وكتابات تعزز التفكيك والتعايش المشترك. تسلط الضوء على قيم مثل التجديد في الفكر والعلوم الإسلامية، والسلام، والمواطنة والعيش المشترك، ونبذ العنف وتعزيز الحريات. هذه الجهود تهدف إلى إزالة أثار التطرف وتعزيز التعايش وتدعيم رسالة الوثيقة
Amin ELIAS
Les termes « Akh », « Ikhwân » et « Ikhwa » sont présents dans le Coran, désignant parfois le partage d’héritage familial et parfois une fraternité de la foi ou de la religion, principalement l’islam. Au XXIe siècle, des intellectuels musulmans libéraux comme Jamâl al-Bannâ et des institutions telles qu’Al-Azhar ont cherché à moderniser la notion de fraternité. Ils l’ont associée à des idées contemporaines comme la liberté de conscience, la citoyenneté et les droits de l’homme. Des documents importants ont été publiés, tels que « le document d’Al-Azhar sur les libertés » (2012), « la déclaration d’Al-Azhar sur la citoyenneté et le vivre ensemble » (2017) et « le document sur la fraternité humaine » (2019). Cette évolution intellectuelle cherche à promouvoir la fraternité en tant que valeur universelle au sein des sociétés majoritairement musulmanes, mais son application pratique reste à mesurer.
Jaume FLAQUER
La signature du document d’Abou Dhabi entre le Pape François et le Grand Imam d’al-Azhar a suscité diverses réactions. La réception dans la communauté musulmane est incertaine en raison de l’absence de structure hiérarchique dans l’islam sunnite. La légitimité du document peut être renforcée par la signature de l’autorité de l’Azhar. Cependant, le contexte politique des Émirats Arabes en guerre contre les Frères musulmans peut influencer une réception négative. La relation avec la Déclaration de Marrakech, notamment sur la citoyenneté, sera examinée, notamment pour les musulmans d’origine marocaine en Espagne. Une étude de la fraternité en tant que concept vaste, sa signification concrète et ses résonances coraniques sera menée à travers des entretiens avec des imams et responsables de mosquées en Espagne, notamment en Andalousie, et présentée lors d’un congrès ou d’un panel.
تنص وثيقة الإخوة الإنسانية على أن « التعددية والاختلاف في الدين واللون والجنس والعرق واللغة حكمة لمشيئة إلهية، قد خلق الله البشر عليها، وجعلها أصلى ثابتا تتفرع عنه حقوق حرية الاعتقاد، وحرية الاختلاف، وتجريم إكراه الناس على دين بعينه أو ثقافة محددة، أو فرض أسلوب حضاري لا يقبله الآخر ».
كيف ينظر الإخوان المسلمين لموضوع التعدد وحرية الاعتقاد وحرية الاختلاف؟ ما هي أركان بيعة الإخوة العشرة التي يبايع عليها أفراد جماعة الإخوان المسلمين؟ ما هي شروطها وحقوقها؟ ما هي تأثيرها على العيش المشترك معا؟ هل تلك تتفق الأركان مع الأفكار المؤسسة لوثيقة الأخوة الإنسانية؟
تحاول تلك المداخلة الإجابة عن تلك الأسئلة من خلال تحليل مضمون للنصوص المؤسسة لجماعة الإخوان المسلمين؟
Michaela NEULINGER
The contested issue of women’s dignity and rights in interreligious relations, particularly in Christian-Muslim dialogue, is complex. The Document on Human Fraternity dedicates a paragraph to women’s rights, but lacks detail. The paper aims to address this gap and assess if the document goes beyond « equity, but no equality » on doctrinal and performative levels. It will outline the role of women’s rights in previous Christian-Muslim dialogue, including their participation in related processes. A close reading of the document’s passages will determine if they surpass previous statements. The paper will also analyze the reception process and the involvement of women, questioning if it has tangible effects or remains confined to doctrinal discussions. Both Pope Francis and Grand-Imam Al-Tayyeb reject empty dialogue without real-life consequences.