Le Pape François face aux défis de la fraternité universelle
DOCUMENT. À l’occasion du congrès de Pluriel à Abu Dhabi, le Pape François a adressé un message officiel aux participants, lu par le cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Le congrès a réuni du 4 au 7 février 2024 une quarantaine de chercheurs internationaux pour analyser l’impact et les perspectives du Document sur la fraternité humaine, signé en 2019 entre le grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayeb et le Pape François, pour l’Église catholique. Nous le reproduisons ici en intégralité.
Chers frères et sœurs !
Je vous adresse mes cordiales salutations, à vous qui participez à Abou Dhabi à ce Congrès international de PLURIEL, la Plateforme Universitaire de Recherche sur l’Islam, à l’occasion des cinq ans du Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune que j’ai cosigné avec mon ami et frère, le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad al-Tayyeb. Lors de cet événement, nous demandions à ce que « ce Document devienne objet de recherche et de réflexion dans toutes les écoles, dans les universités et dans les instituts d’éducation et de formation, afin de contribuer à créer de nouvelles générations qui portent le bien et la paix et défendent partout le droit des opprimés et des derniers. » Je félicite donc vivement les organisateurs de cette rencontre académique pour le lieu et le thème qu’ils ont choisis, « Impact et perspectives du Document », à l’heure où la fraternité et le vivre ensemble sont remis en question par les injustices et les guerres qui – je le rappelle – sont toujours des défaites de l’humanité. Les racines de ces maux sont trois : la méconnaissance de l’autre, l’absence d’écoute et le manque de flexibilité intellectuelle. Trois failles de l’esprit humain qui détruisent la fraternité et qu’il convient de bien identifier pour retrouver la sagesse et la paix.
La méconnaissance de l’autre d’abord. Car les problèmes d’aujourd’hui et de demain resteront insolubles si nous n’apprenons pas à nous connaître, à nous estimer, et si nous restons isolés. Connaître l’autre, construire une confiance mutuelle, changer l’image négative que nous pouvons avoir sur cet « autre », qui est mon frère en humanité, dans les publications, les discours et l’enseignement, est le moyen d’initier des processus de paix acceptables par tous. La paix sans une éducation basée sur le respect et la connaissance de l’autre n’a en effet ni valeur ni avenir. Si nous ne voulons pas construire une civilisation de l’anti-frère, où « l’autre différent » est trivialement perçu comme un ennemi, si nous voulons bâtir au contraire ce monde tant désiré où le dialogue est assumé comme chemin, la collaboration commune comme conduite ordinaire, la connaissance réciproque comme méthode et critère (cf. Document), alors la voie à suivre aujourd’hui est celle de l’éducation au dialogue et à la rencontre. Comme je le disais dans mon dernier Message à l’occasion de la Journée Mondiale de la Paix consacrée à l’intelligence artificielle, « la paix, en effet, est le fruit de relations qui reconnaissent et qui accueillent l’autre dans sa dignité inaliénable » (Message pour la 57ème Journée Mondiale de la Paix 2024, 8 décembre 2023). L’intelligence humaine, quant à elle, est fondamentalement relationnelle : elle ne peut s’épanouir que si elle demeure curieuse et ouverte à tous les champs du réel, et si elle sait communiquer librement le fruit de ses découvertes.
Pour cela, il est nécessaire de prendre le temps d’écouter, écouter mon frère différent, que je n’ai pas choisi, pour pouvoir vivre avec lui sur la même terre. L’absence d’écoute est le deuxième piège qui nuit à la fraternité. Au contraire : écouter, avant de parler. « Chacun devrait être toujours prêt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas ce que Dieu attend du juste », dit saint Jacques (Jc 1, 19-20). Combien de maux seraient évités s’il y avait davantage d’écoute, de silence et de vraies paroles tout à la fois, dans les familles, les communautés politiques ou religieuses, au sein même des universités et entre les peuples et les cultures ! Le fait de créer des espaces d’accueil de l’opinion différente n’est pas une perte de temps, mais un gain en humanité. Rappelons-nous que « sans relation et sans contraste avec celui qui est différent, il est difficile de se comprendre de façon claire et complète soi-même ainsi que son propre pays, puisque les autres cultures ne sont pas des ennemis contre lesquels il faudrait se protéger, mais des reflets divers de la richesse inépuisable de la vie humaine » (Fratelli tutti, n. 147). Pour débattre, il faut apprendre à écouter, c’est-à-dire à faire silence et ralentir, à l’opposé de la direction actuelle de notre monde post-moderne toujours agité, rempli d’images et de bruits. Débattre tout en sachant écouter et sans céder à l’émotionnel, sans craindre non plus les « malentendus », qui seront toujours présents et font partie du jeu de la rencontre, voilà ce qui permettra de parvenir à une vision commune pacifique pour bâtir la fraternité.
Mais débattre présuppose une éducation à la flexibilité intellectuelle. La formation et la recherche doivent viser à rendre les hommes et les femmes de nos peuples non pas rigides mais souples, vivants, ouverts à l’altérité, fraternels. Comme je le disais lors de la Conférence internationale pour la paix organisée à Al-Azhar, au Caire, en 2017, « la sagesse recherche l’autre, en surmontant la tentation de se raidir et de s’enfermer ; ouverte et en mouvement, humble et en recherche à la fois, elle sait valoriser le passé et le mettre en dialogue avec le présent, sans renoncer à une herméneutique appropriée » (Discours aux participants à la Conférence internationale pour la paix, 28 avril 2017). Chers frères et sœurs, faisons en sorte que notre rêve de fraternité dans la paix ne se cantonne pas aux mots ! Le mot « dialogue » est, en effet, d’une très grande richesse et ne peut se borner à discuter autour d’une table. « Se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact, tout cela se résume dans le verbe ‘“’dialoguer' » (Fratelli tutti, n. 198). Ne craignez pas de sortir de vos disciplines, restez curieux, cultivez la souplesse, écoutez le monde, n’ayez pas peur de ce monde, écoutez votre frère que vous n’avez pas choisi mais que Dieu a mis à côté de vous pour vous apprendre à aimer. « En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).
Merci pour ce que vous faites déjà, comme chercheurs, étudiants, hommes et femmes curieux qui désirez comprendre et changer le monde. Je vous encourage dans le travail que vous allez entreprendre lors de ce Congrès et j’invoque la bénédiction de Dieu sur vous tous ainsi que sur vos familles.
Du Vatican, le 4 février 2024
FRANÇOIS
DOCUMENT. On the occasion of the Pluriel Congress in Abu Dhabi, Pope Francis sent an official message to the participants, which was read by Cardinal Miguel Ángel Ayuso Guixot, president of the Pontifical Council for Interreligious Dialogue. The congress, held from February 4 to 7, 2024, gathered about forty international researchers to analyse the impact and the prospects of the Document on Human Fraternity, signed in 2019 between the Grand Imam of Al-Azhar, Ahmed Al-Tayeb, and Pope Francis, for the Catholic Church. We reproduce it here in its entirety.
Dear brothers and sisters!
I send my warmest greetings to you who are taking part in this International Congress of pluriel, the University Platform for Research on Islam, in Abu Dhabi, on the occasion of the fifth anniversary of the Document on Human Fraternity for World Peace and Living Together that I co-signed with my friend and brother, the Grand Imam of Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyib. On that occasion, we asked that “this Document become the object of research and reflection in all schools, universities and educational institutes of formation, thus helping to educate new generations to bring goodness and peace to others, and to be defenders everywhere of the rights of the oppressed and of the least of our brothers and sisters”. I therefore warmly congratulate the organizers of this academic meeting for the venue and theme they have chosen, “Impact and prospects of the Document”, at a time when fraternity and living together are being called into question by injustices and wars which — I would remind you — are always defeats of humanity. The roots of these evils are threefold: a lack of understanding of others, a failure to listen, and a lack of intellectual flexibility. Three flaws in the human spirit that destroy fraternity and that need to be properly identified if we are to rediscover wisdom and peace.
Firstly, a lack of understanding of others. Because the problems of today and tomorrow will remain unsolvable if we do not get to know and value each other, and if we remain isolated. Getting to know the other, building mutual trust, changing the negative image we may have of this “other”, who is my brother in humanity, in publications, speeches and teaching, is the way to initiate peace processes that are acceptable to all. Peace without an education based on respect and knowledge of the other has neither value nor future. If we do not want to build a civilization of the anti-brother, where “the other who is different” is perceived simply as an enemy, if, on the contrary, we want to build that longed-for world where dialogue is assumed as the path, joint collaboration as ordinary conduct, mutual knowledge as method and criterion (cf. Document), then the path to follow today is that of education for dialogue and encounter. As I said in my last Message on the occasion of the World Day of Peace dedicated to artificial intelligence, “peace is the fruit of relationships that recognize and welcome others in their inalienable dignity” (Message for the 57th World Day of Peace 2024, 8 December 2023). Human intelligence, for its part, is fundamentally relational: it can only flourish if it remains curious and open to all fields of reality, and if it knows how to communicate freely the fruit of its discoveries.
To do this, it is necessary to take the time to listen, to listen to my brother who is different, whom I have not chosen, so that I can live with him on the same earth. Lack of listening is the second trap that undermines fraternity. On the contrary: listen before speaking. “Let every man be quick to hear, slow to speak, slow to anger, for the anger of man does not work the righteousness of God”, says Saint James (Jm 1:19-20). How many evils would be avoided if there were more listening, silence and, at the same time, real words, in families, political or religious communities, even within universities and among peoples and cultures! Creating spaces where different opinions can be heard is not a waste of time, but a gain in humanity. Let us remember that “without encountering and relating to differences, it is hard to achieve a clear and complete understanding even of ourselves and of our native land. Other cultures are not ‘enemies’ from which we need to protect ourselves, but differing reflections of the inexhaustible richness of human life” (Fratelli tutti, 147). To debate, we need to learn to listen, that is to say, to be silent and slow down, in contrast to the current direction of our post-modern world, which is always hectic, full of images and noise. Debating while knowing how to listen and without giving in to emotion, without fearing “misunderstandings”, which will always be present and are part of the game of encounter: this is what will enable us to reach a peaceful common vision to build fraternity.
But debate presupposes an education in intellectual flexibility. Education and research must aim to make the men and women of our peoples not rigid but flexible, alive, open to otherness, and fraternal. As I said at the International Conference for Peace organized at Al-Azhar, “Wisdom seeks the other, overcoming temptations to rigidity and closed-mindedness; it is open and in motion, at once humble and inquisitive; it is able to value the past and set it in dialogue with the present, while employing a suitable hermeneutics” (Address to the participants in the International Peace Conference, 28 April 2017). Dear brothers and sisters, let us ensure that our dream of fraternity in peace is not confined to words! The word “dialogue” is, in fact, extremely rich and cannot be limited to discussions around a table. “Approaching, speaking, listening, looking at, coming to know and understand one another, and to find common ground: all these things are summed up in the one word ‘dialogue’” (Fratelli tutti, 198). Do not be afraid to step outside your disciplines, remain curious, cultivate flexibility, listen to the world; do not be afraid of this world, listen to your brother whom you have not chosen but whom God has put beside you to teach you to love. “For he who does not love his brother whom he has seen, cannot love God whom he has not seen” (1 Jn 4:20).
Thank you for what you are already doing, as researchers, students, curious men and women who want to understand and change the world. I encourage you in the work you will undertake during this Congress, and I invoke God’s blessing on all of you and your families.
From the Vatican, 4 February 2024
FRANCIS
بمناسبة مؤتمر بلوريال في أبو ظبي، وجه البابا فرنسيس رسالة رسمية إلى المشاركين، تلاها الكاردينال ميغيل أنخيل أيوسو غيكسوت، رئيس المجلس البابوي للحوار بين الأديان. جمع المؤتمر من 4 إلى 7 فبراير 2024 حوالي أربعين باحثًا دوليًا لتحليل تأثير وآفاق وثيقة الأخوة الإنسانية، الموقعة في عام 2019 بين الإمام الأكبر للأزهر أحمد الطيب والبابا فرنسيس، نيابة عن الكنيسة الكاثوليكية. نقدم لكم ترجمة باللغة العربية.
أَيُّهَا الْإِخْوَةُ وَالْأَخَوَاتُ الْأَعِزَّاءُ!
أتوجه بتحياتي القلبية إليكم، أنتم الذين تشاركون في أبو ظبي في هذا المؤتمر الدولي لـ PLURIEL، المنصة الجامعية للبحوث حول الإسلام، بمناسبة الذكرى الخامسة لـ وثيقة الأخوة الإنسانية من أجل السلام العالمي والعيش المشترك التي وقعتها مع صديقي وأخي، شيخ الأزهر، أحمد الطيب. خلال هذا الحدث، طلبنا أن « تصبح هذه الوثيقة موضوعًا للبحث والتفكير في جميع المدارس والجامعات ومعاهد التربية والتكوين، من أجل المساهمة في خلق أجيال جديدة تحمل الخير والسلام وتدافع في كل مكان عن حقوق المظلومين والأخيرين ». لذلك، أهنئ بحرارة منظمي هذا اللقاء الأكاديمي على المكان والموضوع الذي اختاروه، « تأثير الوثيقة وآفاقها »، في وقت يتم فيه التشكيك في الأخوة والعيش المشترك بسبب الظلم والحروب التي – أذكر – هي دائمًا هزائم للبشرية. جذور هذه الشرور ثلاثة: جهل الآخر، وغياب الاستماع، وعدم المرونة الفكرية. ثلاثة ثغرات في العقل البشري تدمر الأخوة والتي ينبغي تحديدها جيدًا لاستعادة الحكمة والسلام.
فيما يتعلق بـ « جهل الآخر » أولاً. ستظل مشاكل اليوم والغد عصية على الحل إذا لم نتعلم كيف نعرف بعضنا البعض، ونحترم بعضنا البعض، وإذا بقينا معزولين. إن معرفة الآخر، وبناء الثقة المتبادلة، وتغيير الصورة السلبية التي قد تكون لدينا عن هذا « الآخر »، الذي هو أخي في الإنسانية، في المنشورات والخطابات والتعليم، هي وسيلة لبدء عمليات سلام مقبولة للجميع. في الواقع، لا قيمة للسلام ولا مستقبل له دون تعليم قائم على الاحترام ومعرفة الآخر. إذا كنا لا نريد بناء حضارة « مناهضة للأخ »، حيث يُنظر إلى « الآخر المختلف » بشكل تافه على أنه عدو، إذا أردنا بدلاً من ذلك بناء هذا العالم المنشود حيث يُفترض الحوار كطريق، والتعاون المشترك كسلوك عادي، والمعرفة المتبادلة كمنهج ومعيار (انظر الوثيقة)، فإن الطريق الذي يجب اتباعه اليوم هو طريق التربية على الحوار واللقاء. كما قلت في رسالتي الأخيرة بمناسبة اليوم العالمي للسلام المخصص للذكاء الاصطناعي، « السلام، في الواقع، هو ثمرة العلاقات التي تعترف بالآخر وتستقبله في كرامته غير القابلة للتصرف » (رسالة بمناسبة اليوم العالمي السابع والخمسين للسلام 2024، 8 ديسمبر 2023). أما الذكاء البشري، فهو في الأساس علائقي: لا يمكنه الازدهار إلا إذا ظل فضولياً ومنفتحاً على جميع مجالات الواقع، وإذا عرف كيف ينقل بحرية ثمار اكتشافاته.
لتحقيق ذلك، من الضروري أخذ الوقت للإصغاء، للإصغاء إلى أخي المختلف، الذي لم أختره، لأتمكن من العيش معه على نفس الأرض. غياب الإصغاء هو الفخ الثاني الذي يضر بالأخوة. على العكس: الإصغاء قبل التحدث. « على كل واحد أن يكون دائمًا مستعدًا للإصغاء، بطيئًا في الكلام، بطيئًا في الغضب، لأن غضب الإنسان لا يحقق ما ينتظره الله من البار »، كما يقول القديس يعقوب (يع 1، 19-20). كم من الشرور كان يمكن تجنبها لو كان هناك المزيد من الإصغاء، والصمت، والكلمات الحقيقية في آن واحد، داخل العائلات، والمجتمعات السياسية أو الدينية، وحتى داخل الجامعات وبين الشعوب والثقافات! إن خلق مساحات لاستقبال الرأي المختلف ليس خسارة للوقت، بل مكسب في الإنسانية. لنتذكر أنه « بدون علاقة وتباين مع من هو مختلف، من الصعب فهم الذات بوضوح وبشكل كامل وكذلك فهم بلده، لأن الثقافات الأخرى ليست أعداء يجب الحماية منها، بل هي انعكاسات متنوعة للثراء الذي لا ينضب للحياة البشرية » (Fratelli tutti، رقم 147). للنقاش، يجب تعلم الإصغاء، أي التزام الصمت والتباطؤ، على عكس الاتجاه الحالي لعالمنا ما بعد الحداثة المضطرب دائمًا، المليء بالصور والضوضاء. النقاش مع معرفة الإصغاء ودون الاستسلام للعاطفة، ودون الخوف أيضًا من « سوء الفهم »، الذي سيكون دائمًا حاضرًا ويشكل جزءًا من لعبة اللقاء، هذا ما سيسمح بالتوصل إلى رؤية مشتركة سلمية لبناء الأخوة.
لكن النقاش يفترض مسبقًا التربية على المرونة الفكرية. يجب أن يهدف التعليم والبحث إلى جعل رجال ونساء شعوبنا ليسوا جامدين بل مرنين، أحياء، منفتحين على الآخر، إخوة. كما قلت خلال المؤتمر الدولي للسلام الذي نظمته الأزهر بالقاهرة عام 2017، « الحكمة تبحث عن الآخر، متجاوزة إغراء التصلب والانغلاق؛ منفتحة ومتحركة، متواضعة وباحثة في آن واحد، تعرف كيف تثمن الماضي وتضعه في حوار مع الحاضر، دون التخلي عن تأويل ملائم ». أيها الإخوة والأخوات الأعزاء، لنعمل على ألا يقتصر حلمنا بالأخوة في السلام على مجرد كلمات! فكلمة « حوار » غنية جدًا ولا يمكن أن تقتصر على النقاش حول طاولة. « التقارب، والتعبير، والإصغاء، والنظر، والمعرفة، ومحاولة الفهم، والبحث عن نقاط التلاقي، كل هذا يتلخص في فعل الحوار ». لا تخافوا من الخروج من تخصصاتكم، ابقوا فضوليين، نموا المرونة، أصغوا إلى العالم، لا تخافوا من هذا العالم، أصغوا إلى أخيكم الذي لم تختاروه ولكن الله وضعه بجانبكم ليعلمكم المحبة. « لأن من لا يحب أخاه الذي يراه، لا يستطيع أن يحب الله الذي لا يراه ».
شكرًا لكم على ما تقومون به بالفعل، كباحثين وطلاب ورجال ونساء فضوليين ترغبون في فهم العالم وتغييره. أشجعكم على العمل الذي ستقومون به خلال هذا المؤتمر وأدعو الله أن يبارككم جميعًا وعائلاتكم.
فاتيكان، 4 فبراير 2024
البابا فرنسيس