25 mars 2019 au 26 mars 2019
Islamisme et violence : débats et enjeux
Colloque international interdisciplinaire à l’Université de Montréal, parrainé par :
- Groupe de recherche sur les enjeux épistémologiques et méthodologiques des études sur la violence au nom de l’islam (PLURIEL)
- Institut d’études post-printemps arabe (IEPPA).
- En collaboration avec le Centre d`études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM).
Organisateurs :
- Patrice Brodeur, PhD. (Sciences des religions), Professeur agrégé, Université de Montréal
- Wael Saleh, PhD. (Sciences humaines appliquées) Chercheur postdoctoral, CÉRIUM, Université de Montréal
- Amany Fouad Salib, PhD. (Linguistiques), Doctorante (Sciences des religions), Université du Québec à Montréal (UQAM).
Argument :
Depuis la fin des années 1970 avec la révolution islamique en Iran, l’intérêt pour des études sur la violence commise au nom de l’islam et son lien avec la mouvance islamiste s’est beaucoup accru (Silke, 2004; Ranstorp, 2006; Jackson, 2009; Schmid, 2011; Bibeau 2015, Dakhli, 2016). Ce colloque vise à apporter un nouvel éclairage sur le phénomène de l`islamisme et de la justification de la violence au nom de l’islam et ce, en deux temps :
Il propose tout d’abord d’explorer de façon critique, à la fois textuelle, contextuelle et interdisciplinaire, la question suivante : existe-t-il un lien direct entre les textes fondateurs de l`islamisme (de Al-Afghani en passant par Hasan Al-Banna et Al-Qaradawi jusqu`à Isam Al-Aryan) et une justification de la violence faite au nom de l`islam ? Cette dernière question se décline en un ensemble de sous-questions : Quels en seraient les éléments textuels ? Qui en sont les producteurs idéiques (i.e. les « intellectuels ») ? Et quels sont les liens de filiation intellectuelle et organisationnelle qui en ont découlé jusqu’à présent ? Enfin, dans quels contextes précis se sont enracinés de tels discours, justifiant depuis des décennies des comportements violents ? Le but est de remonter la chaîne de transmission qui lierait (ou pas) des producteurs idéiques à des personnes dites ‘radicalisées’.
Sur le plan épistémologique, le colloque analysera aussi différentes approches théoriques qui se sont développées depuis un demi-siècle, en milieu tant musulman que non-musulman, pour tenter d’expliquer ou de comprendre ce phénomène de l’islamisme et de ses rapports à différentes formes et degrés de violence, à la fois au sein de la diversité islamique et musulmane, et au sein de sociétés majoritairement non-musulmanes. Deux approches se dégagent dans cette littérature académique : d`une part, on retrouve des approches structuralistes qui identifient les racines structurelles de la violence au nom de l’islam (Campana & Lapointe, 2012) et valorisent une recherche qui se concentre sur les questions du « pourquoi » etdes « causes racines ». D’autre part, il existe des approches processuelles qui recherchent une compréhension plus micro-sociologique, plus circonstanciée et plus axée sur l’individu et les processus d’engagement centrés sur le « comment » (Sedgwick, 2010; Sommier, 2012). Pour dépasser les perspectives structuralistes (Crenshaw, 1998; Lake, 2002; Kydd & Walter, 2006; Abrahams, 2008), les approches processuelles envisagent l’engagement dans une violence comme le résultat d’un processus de socialisation graduel, multidimensionnel et non téléologique (Silke, 2003; Horgan, 2005; Pisoiu, 2011).
Colloque international interdisciplinaire à l’Université de Montréal, parrainé par :
- Groupe de recherche sur les enjeux épistémologiques et méthodologiques des études sur la violence au nom de l’islam (PLURIEL)
- Institut d’études post-printemps arabe (IEPPA).
- En collaboration avec le Centre d`études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM).
Organisateurs :
- Patrice Brodeur, PhD. (Sciences des religions), Professeur agrégé, Université de Montréal
- Wael Saleh, PhD. (Sciences humaines appliquées) Chercheur postdoctoral, CÉRIUM, Université de Montréal
- Amany Fouad Salib, PhD. (Linguistiques), Doctorante (Sciences des religions), Université du Québec à Montréal (UQAM).
Argument :
Since the end of the 1970s and the Islamic revolution in Iran, academic studies related to violence in the name of Islam and its connections to Islamism have increased substantially (Silke, 2004; Ranstorp, 2006; Jackson, 2009; Schmid, 2011; Bibeau 2015, Dakhli, 2016). From a critical interdisciplinary perspective, the symposium aims to explore textually and contextually, the following question: does a direct link exist between the founding texts of Islamism (from al-Afghani, through the writings of Hassan al -Banna, and up to Al-Qaradawi, etc.) and the justification of the violence committed in the name of Islam? A variety of questions occur in this respect: what are the textual underpinnings at stake? Who are the producers/supporters of such Islamist discourses? What are the subsequent intellectual and organizational links of affiliation with these texts that have arisen more recently? Finally, over the last several decades, what contexts witnessed this discourse of violence becoming so deep-rooted as to be put in action?
On an epistemological level, the symposium also aims to analyze the theoretical literature that has developed to explain these Islamist ideologies, for half a century, in both Muslim and non-Muslim environments. In this academic literature, two main approaches have emerged. Structuralist approaches identify the structural roots of the violence committed in the name of Islam (Campana & Lapointe, 2012). These approaches focus on the questions of “why” and the “roots-reasons” for such violence, often to the detriment of a circumstantial micro-sociological comprehension that is more focused on individuals and their processes of engagement that highlight the “how” (Sedgwick, 2010 ; Sommier, 2012). To overcome such structuralist approaches (Crenshaw, 1998; Lake, 2002; Kydd & Walter, 2006; Abrahams, 2008), the processual approaches see engagement with violence as a result of a gradual process of socialization, which is multidimensional, non-teleological (Silke, 2003; Horgan, 2005; Pisoiu, 2011).