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Voir tous les groupes de rechercheDepuis le « printemps arabe » en 2011, la radicalisation islamiste en Europe s’est progressivement développée, parallèlement aux violences et chaos propagés par DAECH en Irak, Syrie et Libye. Le soi-disant « État islamique » a apporté une nouvelle vision de l’islam radical qui détruit toutes les différences ethniques, nationales, culturelles et linguistiques dans le but de promouvoir une vision totalitaire de la religion qui ne tolère aucun type de distinction. Aucune différence, du moins en théorie, entre les convertis et les musulmans bénévoles.
Cette « approche globale » menée par DAECH ne doit pas être sous-estimée, car elle tient un rôle extrêmement important dans la stratégie d’endoctrinement. Les propagandistes et les recruteurs de DAECH sont en effet très habiles pour exercer un effet de levier sur les points faibles de jeunes, qui peuvent être liés à des difficultés relationnelles, un manque de confiance en soi, une méfiance vis-à-vis de la société et de l’avenir. L’activité djihadiste peut aussi assurer à ces jeunes des contextes où la coexistence et l’intégration sont déjà en place.
Notre société contemporaine est très instable en raison des changements rapides et des difficultés sociales et économiques auxquelles de nombreux jeunes sont confrontés, avec en plus peu de perspectives d’avenir. Cette situation les laisse à la merci des recruteurs propagandistes extrémistes qui trouvent dans ces jeunes des cibles parfaites. Par conséquent, il est nécessaire de créer un nouveau discours de dé-radicalisation qui puisse aider à comprendre les erreurs des extrémistes.
Nous souhaitons que ce nouveau discours soit fondé sur l’approche maqasidi : une nouvelle approche utilisée par des imams et des intellectuels musulmans qui se concentre sur les objectifs nobles de la religion islamique, comme la défense de l’intégrité humaine, les droits de l’homme, etc., et non sur une approche littérale qui pourrait facilement conduire le public vers l’extrémisme.
Il est également important de mettre en œuvre une série d’activités dans les écoles, les oratoires, les complexes sportifs et artistiques, mais aussi dans les lieux où l’assistance aux mineurs non accompagnés est conduite par des animateurs. L’objectif est de discuter des thèmes religieux et interculturels, en donnant des informations efficaces et appropriées, afin de prémunir contre le lavage de cerveau exercé par DAECH auprès des jeunes.
Paolo Branca
Professeur associé d'études arabes et islamiques à l'Université catholique de Milan
Giovanni Giacalone
Professeur en Islam des Balkans et du Caucase - Università Cattolica di Milano.
Paolo Gonzaga
Professeur en Islam et Moyen-Orient, chercheur sur la radicalisation islamiste en Europe et dans le monde - Università Cattolica di Milano.
Michele Esposti Ongaro
Professeur adjoint en histoire du Moyen-Orient, Università degli Studi dell'Insubria
Antonio Cuciniello
Chercheur en histoire des pays islamiques à l'Université catholique de Milan
Davide Tacchini
Chercheur Associé à Friedrich-Schiller- Universität (Jena Center for Reconciliation Studies)